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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 12:23

1 – La stratégie de la diversion

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux. » (extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)

2 – Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3 – La stratégie du dégradé
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4 – La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. Exemple récent : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple : les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005.

5 – S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisant, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Exemple typique : la campagne TV française pour le passage à l’Euro (« les jours euro »). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans. » (cf. « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)

6 – Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7 – Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. » (cf. « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)

8 – Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9 – Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…

10 – Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 13:59
Très éprouvés par sa disparition, la famille de René Polomat et son épouse ont reçu le soutien de nombreux amis.

La famille, les amis, les anciens collègues et une délégation de la CGTM ont accompagné vendredi dernier René Polomat, décédé à l'âge de 89 ans, en sa dernière demeure. Il était le dernier témoin de l'affaire dite des « 16 de Basse-Pointe » .

   

La petite chapelle de Basse-Pointe n'était pas assez grande pour les accueillir tous. A l'unanimité, tous sont d'accord pour dire que René Polomat était d'une gentillesse et d'une serviabilité sans pareil. Après une carrière de chauffeur à la mairie de Fort-de-France, il a été pompier volontaire et ambulancier, des fonctions nobles au service des autres. Il disait à ses proches et à ses amis que jusqu'à son dernier souffle, il aurait souffert du doute que certains entretenaient sur l'histoire des « 16 de Basse-Pointe » . Il y a 60 ans, le meurtre non élucidé du béké Guy de Fabrique défrayait la chronique dans la commune. Seize ouvriers agricoles, dont René Polomat, ont été soupçonnés d'avoir assassiné Guy de Fabrique. Malgré leur acquittement, ils ont été diabolisés et bannis de leur commune d'origine. René Polomat n'était revenu s'installer à Basse-Pointe qu'au moment de sa retraite.
Une délégation d'anciens sapeurs pompiers a accompagné René Polomat jusqu'à sa dernière demeure.
ILS ONT DIT
Fernand Ventura, ancien sapeur pompier
« Chez nous, c'est une coutume et un devoir d'accompagner les anciens à leur dernière demeure. René était sergent-chef à Fort-de-France et ensuite à Basse-Pointe. Il a toujours été présent et prit plaisir à aider ses semblables. C'était un homme serviable qui aimait tout ce qu'il entreprenait. Il a laissé un excellent souvenir au sein de la caserne des sapeurs pompiers. »
Daniel Gromat, syndicaliste
« Tout d'abord, René Polomat était un collègue de travail. Il était chauffeur à la ville de Fort-de-France. Je voudrais rendre hommage à Aimé Césaire, qui a embauché les « 16 de Basse-Pointe » à leur retour de Bordeaux, après leur acquittement. Pour nous, René est un précurseur de la lutte ouvrière et c'est grâce à des hommes comme lui si les lois du travail commencent à être respectées. Dans les années 50, la CGT s'appelait l'Union départementale CGT, il en était membre. »
Corinne Courreur, responsable de la chorale Bakoua
« Notre chorale a été créée à la demande de notre secrétaire général Daniel Gromat qui, lors de la première assemblée générale avait demandé que nous formions une chorale pour animer certaines réunions et aussi pour le mouvement syndical. Aujourd'hui, nous sommes heureux d'être présents, car René Polomat était un grand monsieur qui a fait beaucoup pour nous. C'est une manière pour nous de le remercier. »
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