Diaconat et préfecture ont trouvé un accord pour la prolongation du centre d’accueil d’urgence. La mairie suit, mais estime que ce n’est pas la meilleure solution.
L’information n’est pas encore officielle, mais selon toutes probabilités le centre d’accueil d’urgence Trégey, à La Bastide, ne fermera pas ses portes à la fin du mois et restera ouvert toute l’année. Les discussions sont toujours en cours entre la préfecture, responsable du dispositif hivernal d’accueil des sans-abri, et le Diaconat de Bordeaux, qui assure la gestion de Trégey. Elles visent à fixer dans le détail les conditions de la prolongation du centre d’accueil, dont le principe est désormais acquis.
Le centre d’hébergement Trégey avait été ouvert fin 2010 dans un ancien centre de formation des apprentis, propriété de la Ville de Bordeaux mais mis à disposition du Conseil régional d’Aquitaine. Désaffecté, il avait été transformé après des travaux sommaires en centre d’accueil pour faire face à l’afflux de sans-abri. Initialement Trégey n’avait pas vocation à prendre racine dans le quartier. C’est en tout cas le discours qui a toujours été tenu aux voisins qui se sont émus plusieurs fois de la présence du centre d’accueil. Les locaux de l’ancien CFA ne sont d’ailleurs pas adaptés à une installation de longue durée. Mais la question des sans-abri est tellement prégnante, avec environ 400 individus à la rue dans l’agglomération de Bordeaux et chaque soir des demandes impossibles à satisfaire au niveau du 115 (numéro d’appel pour trouver un lit), que les services de l’État ont imaginé une ouverture de Trégey toute l’année. « Le week-end dernier, le centre d’accueil a encore refusé 123 personnes », indique Philippe Rix, directeur du Diaconat. Preuve que les besoins existent tout au long de l’année.
Pour l’instant, le Diaconat et la préfecture s’engagent via une convention de huit mois, donc jusqu’en novembre 2013, période de reprise du dispositif hivernal dont Trégey sera à nouveau l’un des sites. L’engagement concerne aussi les communes de Bordeaux et Mérignac, qui ont monté il y a quelques années une cuisine centrale qui fournit, entre autres, les repas à Trégey. Toutefois, selon Alexandra Siarri, adjointe d’Alain Juppé chargée des grandes précarités, « l’État fait un choix qu’il demande à Bordeaux et Mérignac d’assumer, il transforme une structure provisoire en dispositif permanent, nous sommes d’accord car il n’y a pas d’autre solution, mais ce n’est pas la bonne solution. Il faudrait un centre d’accueil neuf et une réflexion globale sur l’accueil des sans-abri.
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Sud Ouest du 11 avril